#Nitrate d’#ammonium : en France, un #risque explosif
Six mois après l’explosion de Beyrouth, notre enquête montre que la France n’est toujours pas à l’abri. La règlementation n’impose pas de déclaration aux sites qui stockent moins de 250 tonnes d’engrais au nitrate d’ammonium, et les contrôles sont encore insuffisants.
Dans une note publiée après la catastrophe de Beyrouth, le ministère de l’agriculture indique que « le nitrate d’ammonium, même très concentré, n’est pas considéré comme un ‘explosif ‘ mais seulement comme un explosif occasionnel (…) par exemple quand l’engrais est contaminé par des matières incompatibles. »
« Il suffit d’une montée en température due à un incendie combinée à 0,2 % de matière organique, comme un simple copeau de bois, pour arriver à une situation explosive« , estime cependant Paul Poulain. (…)
« 62 % des explosions de nitrate d’ammonium se produisent durant la phase de transport, rappelle Ronan Nicolas. Vous avez beau prévoir toutes les sécurités possibles, si un train déraille ou si un camion a un accident mélangeant du gasoil au nitrate d’ammonium, on va retrouver les composants d’un parfait explosif. » (…)
De son côté, le spécialiste en risque industriel, Paul Poulain a étudié différents scénarios d’accidents. Il a notamment effectué un « calcul de détonation » afin d’observer ce qui pourrait se passer en cas d’explosion, au niveau de la gare de triage de Drancy, en Seine-Saint-Denis. « 2 000 trains passent chaque année par cette gare avec un stock de 400 tonnes d’ammonitrate, estime Paul Poulain. En cas d’explosion, les personnes présentes dans un rayon de 250 mètres sont potentiellement exposées à un risque mortel, avec d’importants dégâts dans un rayon de 600 mètres. Sans compter, les 400 000 voyageurs qui circulent chaque jour sur la ligne B du RER. » (…)
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