Jura : des salariés de la fonderie MBF menacent de faire exploser l’usine
Alors que la fonderie MBF Aluminium de Saint-Claude (Jura) est sous le coup d’un redressement judiciaire depuis plusieurs mois, des salariés ont placé des bouteilles de gaz et d’oxygène dans l’usine, qu’ils menacent de détruire, rapportent Le Progrès et France 3 Régions, vendredi 21 mai.
Le conflit s’enlise à la fonderie MBF Aluminium de Saint-Claude (Jura). Et il pourrait bien prendre un nouveau tournant encore plus dramatique. Alors que plusieurs salariés ont enchaîné les actions ces dernières semaines pour sauver leur activité, ces derniers menacent de faire sauter l’usine, détaillent Le Progrès et France 3 Régions. Le site risque une fermeture. Le 18 mai dernier, quatre salariés ont décidé de planter une tente et d’entamer une grève de la faim devant le ministère de l’Économie à Paris.
Une décision prise le 25 mai ?
« C’est une action qui marque les esprits, ça montre dans quel désarroi sont les salariés puisque nombre de nos camarades voulaient nous accompagner dans cette démarche », expliquait alors Nail Yalcin, délégué CGT, à France 3 Régions. Le média précise que des pièces pour les boites de vitesse et des carters pour les voitures hybrides sont fabriquées dans cette usine. Des pièces que les quatre délégués syndicaux avaient par ailleurs apportées devant Bercy.
La fonderie est en redressement judiciaire depuis novembre 2020. 270 employés sont en suspens par rapport à une probable liquidation judiciaire si aucune solution n’est trouvée. Un repreneur potentiel existe néanmoins. Michaël Azoulay a déposé un dossier, et dans son projet, ce dernier garderait 229 salariés, narre France 3 Régions. Mais cette menace de faire sauter l’usine met en lumière une échéance : le 25 mai, le tribunal de commerce de Dijon doit statuer, avance Le Progrès. En outre, les syndicats demandent à être reçus par Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, et que PSA et Renault, les deux principaux clients, s’engagent à respecter leurs commandes.
Un autre mouvement à la Fonderie de Bretagne
La mobilisation dure désormais depuis 50 jours. « On constate que quatre de nos collègues sont prêts à perdre la vie en se plaçant en grève de la faim, ça n’alerte absolument pas les décideurs, que ce soit les constructeurs ou l’État, ont expliqué les salariés au quotidien régional. Et nous, on se sent inutile, alors on a décidé d’installer tout ce qui est inflammable autour des dernières machines de l’entreprise. On n’a plus rien à perdre. »
Le cas de la fonderie MBF de Saint-Claude fait également écho à la Fonderie de Bretagne. L’usine de Caudan (Morbihan), est bloquée depuis le 27 avril, décrit de son côté Ouest France. Les salariés ont mené plusieurs actions, comme à Lorient (Morbihan), allant jusqu’à bloquer le trafic SNCF le 12 mai dernier. Renault a expressément demandé la reprise de l’activité et la levée du blocage de l’usine. Le constructeur souhaite se séparer de certains salariés, et envisage une réduction de l’activité, voire de se séparer de l’entreprise.
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