Risque d'explosion site industriel

Risque d’explosion : un lanceur d’alerte révèle la vulnérabilité d’un site industriel en Alsace

 

Source: reporterre.net

La négligence d’un opérateur économique face au risque d’explosion d’un site industriel

Le site reporterre.net rapporte les difficultés rencontrées par un inspecteur des risques industriels d’une société d’assurance pour faire réagir les autorités face au risque d’explosion lié aux conditions de stockage peu sécurisées de quantités importantes de nitrate d’ammonium dans une coopérative agricole à Ottmarsheim, en Alsace.

Il faut se rappeler que cet engrais est à l’origine de l’explosion de l’usine AZF à Toulouse en 2011 mais aussi de celle survenue dans le port de Tianjin en 2015…

La démobilisation des autorités administratives

Cet inspecteur a attendu l’entrée en vigueur du décret sur les lanceurs d’alerte, nouveauté introduite par la loi Sapin 2, pour saisir le déontologue de Groupama et transmettre le dossier sur le risque d’explosion à l’Agence française anti-corruption, à la Dreal Grand Est et à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).L’inspecteur évoque effectivement la possibilité que l’onde de choc ébranle la structure de béton du grand canal d’Alsace voisin, et provoque une vague capable d’inonder la centrale nucléaire de Fessenheim, quelques kilomètres en aval. Bien que constatant des écarts clairs, le directeur de l’ASN n’aurait  cependant pas jugé nécessaire d’exercer des actions coercitives ou de sanction à l’égard du site.

Selon Reporterre, preuves à l’appui, la coopérative d’Ottmarsheim ferait preuve de négligence concernant la sécurité de ses employés et le stockage d’ammonitrate.

Le manque de culture de sécurité industrielle

Au-delà de ce cas particulier, Reporterre pointe le manque de culture de sécurité voire parfois la négligence des entreprises que révèlent les conditions de stockage de cette matière fortement explosible (stockage à proximité de substances incompatibles, exposé à des chocs avec des véhicules, etc.). Les directions d’entreprise n’auraient pas conscience des enjeux de sécurité industrielle induits par le risque d’explosion en lien avec les conditions de stockage de cette substance.

Le risque de détournement à des fins malveillantes

La vigilance s’impose également face au risque de vol de cette substance qui entre dans la composition d’explosifs susceptibles d’être utilisés à des fins malveillantes. Ce fut malheureusement  le cas à Oklahoma City en 1995, où 680 victimes périrent suite à l’attentat perpétré contre un établissement fédéral, avec entre autres une centaine de sacs d’ammonitrate. L’attentat d’Oslo en 2015 a suivi le même mode opératoire.

En 2016, Patrick Calvar, directeur général de la sécurité intérieure (DGSI), évoquait le possible passage à l’acte de Daech en France avec des bombes fabriquées à l’aide d’engrais.

Du risque industriel avec retentissement sur un territoire élargi au risque de malveillance, terrorisme notamment, entreprises, collectivités et autorités administratives doivent aujourd’hui se mobiliser pour mieux sécuriser les conditions de stockage et d’utilisation du nitrate d’ammonium et anticiper le risque d’explosion existant.

Consulter également notre blog sur l’actualité des risques industriels

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