Risques psychosociaux et performance de l’entreprise
Des « gisements » de productivité …
Réconcilier le salarié et son entreprise
La prévention des risques psychosociaux constitue un enjeu majeur pour la performance et les résultats de l’entreprise. Nos équipes observent régulièrement que les entreprises où les ambiances de travail sont dégradées, où le surengagement permanent des salariés devient culturel, sont celles également qui ont les moins bons résultats économiques. Bien entendu, on trouvera toujours des contre-exemples, mais force est de constater que le risque psychosocial, quel que soit son origine, altère profondément et durablement la productivité et la compétitivité de l’entreprise.
En 2011, aux Etats Unis et au Canada, le journal Fortune observait que les entreprises qui se souciaient du bien-être de leurs salariés doublaient leur performance économique et divisaient par 3 le turn over de leur effectif.
Le coût des risques psychosociaux pour les entreprises
- L’absentéisme. Les conséquences sont doubles :
- Financière. Le coût estimé de l’absentéisme pour les entreprises françaises serait de 8 à 10 milliards d’Euros par an. 50 à 60% de l’absentéisme, c’est à dire de journées de travail perdues, serait directement imputable au stress et aux risques psychosociaux. A cela peut également s’ajouter des taux de cotisation patronales plus élevés pour les entreprises plus exposées que les autres ou ne prenant pas les mesures de prévention nécessaires.
- Humaines. L’absentéisme d’un salarié impact directement les salariés présents. Le travail doit être pour partie redistribué aux autres (accroissement de la charge de travail) où mis de côté pour être repris ultérieurement (accumulation de retard ou de travail non fait – moindre qualité)
- Le turn over. Démissions, mutations, changement d’affectation, reclassement, départs anticipés à la retraite, inaptitudes, perte d’attractivité auprès des candidats au recrutement, sont autant de signes qui peuvent masquer une dégradation importante des conditions de travail et des ambiances de travail. L’entreprise éprouve alors les plus grandes difficultés à mobiliser, mais aussi à conserver, ses talents et ses compétences clés
- La perte de productivité et la baisse de la qualité des produits fabriqués ou des services délivrés. Des salariés soumis durablement à des facteurs de risques psychosociaux connaissent dans l’exercice de leur mission une baisse sensible de la concentration, de l’attention, de la vigilance, mais aussi de motivation et de mobilisation. Il résulte de cette situation des erreurs et un allongement des délais pour accomplir les travaux demandés,
- La dégradation du climat social. L’altération des relations interpersonnelles des salariés avec la hiérarchie mais aussi avec d’autres collègues tend à s’étendre et à s’installer dans toute l’organisation. Si elle n’est pas traitée suffisamment tôt, cette situation peut devenir une source de conflit, tant au niveau individuel que collectif. L’employeur mais aussi l’encadrement seront considérablement freinés dans leur action quotidienne d’atteinte des objectifs de performance fixés. Mal maîtrisée, elle peut déboucher sur des mouvements sociaux, des procédures judiciaires (harcèlement moral) et des violences au travail.
- L’extrême difficulté de réussir les changements. Les risques psychosociaux inhérents aux projets de changement (fusion, réorganisation & restructuration, renouvellement de systèmes d’information, nouvelles technologies, etc) sont très souvent sous-estimés, voire occultés. Les entreprises donnent le plus souvent la priorité à la dimension technique et économique des projets de transformation en omettant d’y intégrer la dimension humaine. Pourtant, pour les salariés, le changement est anxiogène : craintes sur le maintien de l’emploi, interrogation quant à sa propre capacité à répondre à nouvelles pratiques et de nouvelles exigences (objectifs, mobilité, compétences, …), absence de visibilité et de sens sur les modifications opérationnelles apportées. Cette situation explique souvent la non adhésion des salariés au changement et parfois leur rejet.
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Le risque image. France Télécom, Renault, La Poste, Caisses d’Epargne, FNAC, … autant d’entreprises exposées médiatiquement à une ou plusieurs affaires en relation avec des suicides ou des tentatives de suicides de salariés. Avec les risques psychosociaux, l’entreprise joue directement sa notoriété et sa réputation auprès de ses clients, de ses partenaires et plus largement de tout acteur partie prenante de sa stratégie de développement. Les agences de notation extra-financière intègre aujourd’hui dans leurs critères d’évaluation le bien-être au travail des salariés et la capacité de l’entreprise à y apporter des réponses favorables. C’est la raison pour laquelle, les actionnaires de l’entreprise s’emparent de plus en plus du sujet.